Source: BE Japon numéro 455 (7/09/2007) - Ambassade de France au Japon / ADIT

L'entreprise japonaise Sumitomo Electric Industries va procéder à des tests électriques avec des matériaux supraconducteurs à partir de 2010 sur les équipements de Tokyo Electric Power (TEPCO). Des câbles supraconducteurs seront installés dans les transformateurs de TEPCO. Ce sera la première fois que des tests de supraconductivité auront lieu sur des équipements à usage commercial. Le fait que de tels essais soient menés indique que la mise sur le marché des matériaux supraconducteurs est proche.

Les câbles électriques que Sumitomo Electric prévoit d'utiliser sont composés d'un matériau à base de bismuth, découvert dans les années 1980 par un chercheur japonais. A une température de -196°C (77K), la résistance électrique du matériau est réduite à zéro, rendant nulles les pertes accompagnant la conduction électrique. Les expériences seront menées sur deux ans, afin de déterminer la viabilité commerciale du produit.
Sumitomo Electric a été la première à mener des essais de transport de l'électricité avec du matériau supraconducteur pour l'alimentation de foyers dans l'état de New York. La distribution de courant équivalant à un besoin électrique de 200.000 à 300.000 personnes a été assurée entre juillet 2006 et mai 2007, utilisant un câble à base de bismuth de 350 mètres de long. La stabilité du système a permis de conclure qu'un usage commercial pourrait être envisageable. Des nouveaux essais sont prévus cet automne dans la même zone pour des câbles supraconducteurs à base d'yttrium.

Les expérimentations qui vont être menées au Japon concernent des transformateurs et impliquent des grandes puissances électriques. L'utilisation de stations en activité va permettre la réalisation d'une étude à long terme dans une optique de commercialisation.

Les matériaux supraconducteurs présentent un fort intérêt écologique puisque 5% de l'électricité produite est perdue lors de son transport vers les foyers de consommation avec les équipements actuels. Au Japon, ces pertes représentent l'équivalent de la production de six centrales de 1000 MW. C'est donc autant d'émission de CO2 qui pourrait être évitée en diminuant les pertes. 30% du CO2 japonais est produit par les centrales électriques.