Source: BE Allemagne numéro 351 (6/09/2007) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

Chacun s'est déjà acharné à secouer, voire frapper, une bouteille de Ketchup avant de se résigner à manger ses dernières frites "au naturel". Ce sont jusqu'à 20% de la sauce qui peut rester dans la bouteille malgré des tentatives acharnées de libération. Face à ce problème, pour le consommateur mais aussi les compagnies de traitement des déchets, qui doivent nettoyer à grande eau les emballages avant de les recycler, des scientifiques allemands ont décidé de se mettre en action.

Ainsi, les Instituts Fraunhofer de génie des procédés et d'emballage (IVV Freising), de technologie des surfaces interfaciales et des procédés biologiques (IGB Stuttgart) ainsi que l'Université Technique de Munich (TUM) et différents industriels développent actuellement, dans le cadre d'un projet commun, un revêtement spécial pour les emballages, alimentaires ou non.

Emballages de nouvelle génération:
à gauche une bouteille classique contenant du Ketchup,
à droite une bouteille à revêtement spécial

Si le Ketchup coincé au fond de la bouteille a surtout le don de mettre nos nerfs en pelote, les conséquences peuvent être beaucoup plus coûteuses en temps et en énergie, s'il s'agit de préparer les emballages pour le recyclage, ou dans le cas où le contenu des récipients est précieux (produits pharmaceutiques, chimiques, phytosanitaires). Les scientifiques allemands se sont donc fixés comme objectif de réduire d'au moins de moitié les restes de produits dans les emballages avant élimination.
Sur le plan technique, les chercheurs utilisent un plasma pour recouvrir l'intérieur de l'emballage d'un revêtement spécial d'une épaisseur maximale de 20 nanomètres. Pour cela, le plastique d'emballage est disposé dans une chambre à vide où sont alors introduits des gaz, activés par une tension électrique. Selon la composition de ce mélange gazeux en électrons, ions, particules neutres et photons, des couches de qualité définie peuvent se déposer sur l'emballage plastique et modifier ses propriétés.

Des prototypes ont déjà été réalisés, ce qui n'empêche pas les scientifiques de l'IGB de travailler aujourd'hui à l'optimisation de ces couches intérieures: pouvoir adhésif, adaptation aux emballages existants, fabrication industrielle. A l'IVV, ce sont les revêtements déjà obtenus qui sont à l'étude: comment résistent-ils aux contraintes mécaniques, aux changements de température ou au contact d'un acide et d'une base ?

Avant de pouvoir retrouver ces revêtements d'ici 2-3 ans dans toutes les bouteilles de Ketchup, des prototypes d'emballages seront présentés, pour la première fois au public, lors du salon K2007, du 24 ou 31 octobre à Düsseldorf.