Source: BE Etats-Unis numéro 90 (10/09/2007) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

Une étape importante dans la mise au point de nanoparticules chargées d'agents radio thérapeutiques vient d'être franchie par des chercheurs de Rice University (Houston, TX) qui viennent de démontrer la possibilité de piéger des particules alpha dans des nanotubes de carbone ultracourts (20 à 50 nanomètres de long).

Les nanotubes de carbone possèdent plusieurs propriétés intéressantes qui en font des objets bien adaptés pour être utilisés dans des applications au traitement du cancer: en particulier, leur surface peut être facilement modifiée chimiquement pour les rendre biocompatibles et peut être simultanément fonctionnalisée pour qu'ils puissent s'accrocher sélectivement à une espèce biochimique. L'intérêt d'utiliser des nanotubes ultracourts par rapport aux nanotubes de carbone classiques est de pénétrer plus facilement les parois cellulaires pour s'accumuler à l'intérieur des cellules.

La préparation des nanotubes chargés radioactivement se fait par immersion de ces derniers dans une solution d'ions astature (At-) (élément fortement radioactif) afin d'en piéger une quantité importante à l'intérieur des nanotubes. Toutefois, les tests ont révélé que seulement 13,1% des ions At- restent piégés après cette opération. L'équipe de Rice a montré qu'on pouvait augmenter très substantiellement ce pourcentage, en oxydant dans une solution de chloramine-T les ions l'At- pour former le composé AtCl. Ils observent alors des taux de rétention après immersion supérieurs à 90%, qui sont attribués à un meilleur ancrage du composé à l'intérieur des nanotubes du fait des interactions de Van Der Vaals entre l'AtCl et les parois intérieures des nanotubes.

Afin de mesurer le taux de rétention in vitro de ces composés radioactifs, les chercheurs ont immergé les nanotubes dans du sérum sanguin et dans un tampon phosphate salin (PBS). Les mesures ont révélé des taux de rétention respectifs de 85-93% de 72-85%, taux théoriquement suffisamment élevés pour détruire efficacement les cellules cancéreuses. A l'avenir, les chercheurs souhaitent tester l'efficacité des nanotubes radioactifs in vivo en attachant à leur surface des anticorps spécifiques qui permettront de cibler les tumeurs cancéreuses.