AFP - Lundi 15 octobre, 13h45 ROUEN (AFP) -

L'air de l'habitacle des voitures est plus pollué que l'air ambiant et varie davantage en fonction du véhicule que l'on suit que de la densité du trafic automobile, affirme une étude réalisée par un groupe de recherche, Topaase, et effectuée en Seine-Maritime et en région parisienne.

Menée sur 6.000 kilomètres dans l'agglomération de Rouen et en Ile-de-France à l'aide d'une voiture spécialement équipée, cette étude démontre que "l'habitacle du véhicule est une enceinte très fortement polluée et ne représente en aucun cas une protection contre la pollution extérieure". "Les concentrations sont plus élevées à l'intérieur de la voiture que sur le trottoir", a expliqué lundi Jean-Paul Morin, chercheur à l'Inserm et coordinateur de cette étude commandée par l'AFFSET (Agence française de sécurité sanitaire et de l'environnement au travail).

Cette étude a été réalisée du 1er mai au 14 juillet par le groupe Topaase (toxicologie des polluants atmosphériques aérothermochimie santé environnement), basé à Rouen et qui étudie la qualité de l'air depuis dix ans.
Les mesures effectuées dans la voiture (particules, monoxyde d'azote, dioxyde d'azote, ozone) ont été comparées à celles des stations de surveillance de la qualité de l'air. "A Paris, l'habitacle d'un véhicule inséré dans le trafic automobile montre, par exemple pour le dioxyde d'azote (NO2), des concentrations moyennes généralement supérieures aux valeurs limites fixées par les directives européennes", soit 230 microgrammes/m3, relève-t-elle.

"Plus le véhicule que vous avez devant vous est fortement émetteur, plus vous êtes pollué", précise M. Morin. Le fait de suivre un autobus ou un poids-lourd est plus déterminant que la densité du trafic automobile et le suivre de très près est encore plus déterminant.