AFP - Jeudi 18 octobre, 19h05 WASHINGTON (AFP) -

Les éléphants peuvent distinguer parmi les humains amis et ennemis par leur odeur et la couleur de leurs vêtements, selon une recherche publiée jeudi aux Etats-Unis.

Au Kenya, les éléphants réagissent ainsi avec beaucoup plus de frayeur quand ils détectent l'odeur de vêtements ayant été portés par des guerriers Massaï plutôt que par ceux appartenant à l'éthnie des Kamba, expliquent ces chercheurs dont les travaux paraissent dans la revue Current Biologie datée du 18 octobre.
Les Massaï, peuple semi-nomade, ont la réputation de faire la démonstration de leur virilité en attaquant les éléphants avec leur lance alors que les Kamba, des agriculteurs, ne sont pas menaçants, précisent-ils.
Les éléphants réagissent aussi agressivement aux étoffes de couleur rouge, portée traditionnellement par les jeunes hommes Massaï.

"Cette recherche est la première à montrer de façon expérimentale que tout animal peut catégoriser une simple espèce de prédateurs potentiels en s'appuyant sur des indications sensorielles subtiles", souligne Lucy Bates, de l'Université de Saint-Andrews en Ecosse, une des co-auteurs de ces travaux.

Travaillant dans le cadre du "Amboseli Elephant Research" au Kenya, ces scientifiques ont tout d'abord soumis à des éléphants des vêtements propres, de couleur blanche puis rouge, ainsi que des étoffes rouges ayant été portées pendant cinq jours par un homme Massaï ou un Kamba.

La comparaison de ces différentes alternatives a montré que les éléphants se sont éloignés rapidement dans la première minute après avoir senti le vêtement porté par un homme Massaï et ont continué ensuite à s'éloigner. Ils ont aussi mis du temps à retrouver leur calme.
Ces chercheurs ont enfin testé la capacité de ces éléphants à utiliser la couleur comme indice de repérage en l'absence d'odeur pour distinguer entre les humains potentiellement hostiles et amis, utilisant des vêtements rouges et blancs.
Ils ont observé que les pachydermes avaient réagi beaucoup plus agressivement au rouge qu'au blanc, tout en notant que le rouge était en fait une couleur terne.