Par Destination Santé Destination Sante -

Les pharmaciens ne sont pas contents. Ils craignent en effet de perdre leur monopole sur la vente des médicaments, à cause notamment de la volonté déclarée par la Commission Attali, de mettre fin aux marchés réglementés. Le souhait émis par le ministre de la Santé Roselyne Bachelot-Narquin, de « libéraliser » la vente en officine de certains médicaments non soumis à prescription, ne fait qu'aggraver l'appréhension des pharmaciens.

« Nous craignons que cette affaire de vente-libre ne soit un premier pas vers la sortie du médicament des officines » nous explique d'emblée un pharmacien des Vosges. Une crainte partagée par Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO). « Cette rumeur persistante nous inquiète. Nous voulons des garanties. Nous sommes ouverts à quelques modifications du système de distribution des médicaments, mais certainement pas à une remise en question de notre monopole » Or justement, c'est là que le bât blesse.

Depuis de nombreuses années déjà, la grande distribution souhaite élargir son marché en proposant des produits d'automédication. « Il n'y a rien de nouveau là dedans » précise Gilles Bonnefond. « En revanche, lorsque j'entends la ministre de la santé demander que les médicaments sans ordonnance soient en vente libre sur le devant du comptoir de la pharmacie, je suis inquiet ». Est-ce en effet pour augmenter les ventes, ou pour mieux répondre aux besoins des patients ? « Il s'agit de promouvoir une automédication responsable » tient à préciser le Leem, chambre patronale des laboratoires pharmaceutiques en France. Mais pour Gilles Bonnefond, la méfiance est de mise. « Le dossier est très compliqué. J'attends un signal clair de l'Elysée confirmant le maintien du système français de distribution des médicaments. Je ne veux pas que sous couvert de réduire les dépenses de santé en promouvant l'automédication, nous arrivions à la situation des 2 boîtes achetées, la 3ème offerte »…