Source: Space.com

L'univers aurait-il subi une cure d'amaigrissement ? De nouveaux calculs indiquent qu'il contiendrait moins de matière normale et de matière noire que l'on ne le pensait précédemment, avec pour résultat une "perte de masse" de 10 à 20 pour cent.

La matière noire est cette substance mystérieuse qui reste invisible aux technologies actuelles et dont les scientifiques pensent qu'elle dépasse en quantité la matière normale "baryonique" dans la proportion de cinq pour un.
La matière noire est un moyen d'expliquer comment les galaxies peuvent tourner si rapidement sans se fragmenter. S'il y a moins de matière normale dans Abell 3112, alors une quantité plus faible de matière noire est également nécessaire pour maintenir la cohésion de l'amas.

La nouvelle évaluation de masse, détaillée dans l'édition du 20 octobre de Astrophysical Journal, découle d'observations de l'amas de galaxies Abell 3112. En 2002, des astronomes avaient annoncé avoir détecté des rayons X dans les nuages de poussière et de gaz entre les galaxies de l'amas. Mais de nouvelles observations effectuées grâce à l'observatoire spatial à rayon X Chandra n'ont pas détecté les signatures, les "raies d'émission spectrales", qui devraient révéler la présence d'atomes dans les nuages.

Les chercheurs, dont Max Bonamente de l'université de Hunstville en Alabama, pensent désormais que les émissions de rayons X sont la conséquence de collisions entre des électrons légers et des photons dans l'espace. Et cela change l'évaluation de la masse de l'amas. "Cela signifie que la masse de ces nuages émetteurs de rayons X est beaucoup plus faible que nous le pensions avant", explique Bonamente.

Selon Bonamente, si ces résultats s'appliquent également à d'autres amas de galaxies, alors "c'est l'univers dans son ensemble qui est plus léger". C'est un peu comme si la lumière que l'on pensait provenir de milliards d'avions gros porteurs n'émanait finalement que de milliards de simples lucioles. "La confirmation de nos conclusions viendra avec les futures missions spatiales, indique Bonamente, qui pourront balayer le ciel à la recherche des raies d'émission de la matière normale de façon plus probante qu'actuellement".