Source: BE France numéro 201 (22/11/2007) - ADIT / ADIT

En parvenant à coller un à un des atomes de sodium sur un agrégat de même nature, des chercheurs du laboratoire "Collisions, agrégats, réactivité" de l'IRSAMC ont réussi à mesurer la probabilité de collage d'un atome en fonction de la taille de l'agrégat. Le plus surprenant est que ces mesures infirment le modèle dit des "sphères dures", dans lequel cette probabilité est proportionnelle à la surface de l'agrégat.

Les chercheurs toulousains ont ainsi démontré que ce modèle est uniquement valable pour les très grandes surfaces, la probabilité de collage pour les agrégats de petite taille dépendant fortement de l'énergie de collision. Plus surprenant encore: au-delà d'une certaine énergie de collision, il a été mesuré une probabilité de collage plus petite que celle prédite par le modèle des sphères dures. Cette propriété est attribuée aux électrons de l'agrégat qui jouent sans doute un rôle important, mais jusqu'ici négligé, dans le phénomène de collage.

Transposable à de nombreux autres systèmes, cette expérience, dont les résultats viennent d'être publiés dans Physical Review Letters, livre quelques paramètres essentiels de la phase initiale du processus de formation des nanoparticules. Celle-ci devrait permettre de mieux comprendre certains aspects de la formation des nuages de haute altitude, comme les cirrus stratosphériques, dont l'influence sur le climat est considérable.