AFP - Mercredi 5 décembre, 17h39 PARIS (AFP) -

Un projet de directive sur le temps de travail examiné mercredi par les ministres de l'Union européenne est "dangereux" pour la sécurité des malades dans les hôpitaux, estime la Fédération européenne des médecins salariés.

Ce texte prévoit notamment la possibilité de renoncer individuellement ("opt-out") au plafond de 48 heures hebdomadaires de travail en vigueur dans l'UE, de ne pas comptabiliser systématiquement l'ensemble d'une garde comme du temps de travail et de ne pas obliger le médecin à se reposer après 24 heures de travail d'affilée, a souligné le président de la FEMS, Claude Wetzel.

"Il s'agit avant tout de la sécurité des patients. Moi, je ne voudrais pas me faire endormir ou opérer par un chirurgien qui est depuis plus de 24 heures à l'hôpital. Tous les médecins travaillent plus de 48 heures (par semaine) globalement dans les hôpitaux, mais ce n'est pas raisonnable d'en faire trop", a-t-il déclaré à l'AFP. "Si vous travaillez toute une journée, puis toute une nuit à l'hôpital, ça veut dire que le lendemain matin, il faut que vous partiez, parce que vous êtes dangereux. Il y a des textes depuis plus de dix ans, quinze ans (...) sur les accidents après les périodes de veille" qui le montrent, a-t-il ajouté.

Ainsi, "après 24 heures de travail sans sommeil vous êtes considéré comme étant un conducteur avec un 1,5 gramme d'alcool dans le sang. Les résultats des tests neurocognitifs sont les mêmes", selon le président de la FEMS qui affirme représenter 1,2 million de praticiens, dont beaucoup d'hospitaliers, dans toute l'Union Européenne. La FEMS est basée à Paris, et représentée à Strasbourg et Bruxelles.

Les ministres de l'Emploi de l'UE examinent mercredi à Bruxelles un projet de directive prévoyant notamment la révision de l'actuelle législation européenne sur la durée maximale hebdomadaire du temps de travail (qui avait échoué il y a un an sous présidence finlandaise).