AFP - Lundi 7 janvier, 20h09 PARIS (AFP) -

Des expérimentations sur des souris montrent pour la première fois, selon des chercheurs, que le système nerveux central peut rétablir un câblage entre le cerveau et les nerfs qui contrôlent le mouvement, par l'intermédaire de petits réseaux nerveux.

Cette surprenante découverte pourrait un jour ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour des personnes blessées à la moelle et permettre de trouver des applications pour aider les gens qui souffrent des séquelles (paralysies) d'attaques cérébrales ou encore de sclérose en plaques, avancent les auteurs dont les travaux paraissent lundi dans la revue "Nature Medicine".

D'après le neurobiologiste Michael Sofroniew, responsable de l'étude réalisée par l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), des nerfs courts peuvent créer des voies de dérivation, des détours, pour contourner l'obstacle (la lésion) qui bloque la voie principale de l'influx nerveux.

Au cours de leurs expériences, les chercheurs ont coupé la moitié des longues fibres nerveuses en différents endroits et à différents moments, en épargnant le centre de la moelle épinière, où se trouvent des séries de réseaux nerveux courts connectés entre eux. La plupart des souris ont recouvré la capacité à se déplacer dans les huit semaines, certes plus lentement et avec moins d'assurance. Quand ils ont coupé le centre de la moelle, les rongeurs se sont retrouvés à nouveau paralysés.
Cela montre que le système nerveux a re-routé les messages nécessaires aux mouvements du cerveau à la moelle épinière via ces petits réseaux nerveux.

Reste aux chercheurs de l'UCLA à démontrer qu'on puisse espérer trouver là une application aux humains.