Par Carla Johnson AP - Lundi 7 janvier, 17h10 CHICAGO -

Malgré certaines recommandations, rien ne prouve qu'éviter certains aliments pendant sa grossesse protège le bébé d'une éventuelle allergie, pas plus que de le nourrir au lait de soja ou de ne diversifier son alimentation qu'après six mois. Seule l'efficacité de l'allaitement maternel est avérée, selon l'Académie américaine de pédiatrie.

L'Académie revoit sa copie et rectifie ses dernières recommandations, selon lesquelles les parents seraient "responsables" des allergies alimentaires de leurs enfants, de l'asthme et de l'urticaire. En août 2000, en effet, un groupe de médecins avait conseillé aux mères d'enfants allergiques d'éviter le lait de vache, les oeufs, le poisson, les cacahuètes et les noisettes pendant l'allaitement.

Ce conseil, accompagné d'un programme alimentaire d'introduction de certains aliments risqués, pointait du doigt les parents, les rendant responsables des allergies de leurs enfants.
"Ils disaient, 'je n'aurais pas dû mettre de lait dans mon café", raconte le Dr Scott Sicherer, Institut de l'Allergie alimentaire de l'école de médecine de l'Hôpital Mont Sinaï. "J'ai répondu, 'nous n'avons pas vraiment de preuve que ça puisse être à l'origine de l'allergie".

Scott Sicherer a participé à la rédaction des nouvelles recommandations à l'usage des pédiatres, publiées dans le numéro de janvier de la revue "Pediatrics". Les recommandations précédentes incitant à proscrire certains aliments chez les enfants et les adultes, a été abandonné, seul l'allaitement maternel ayant été retenu.

L'Académie souligne que l'évitement des cacahuètes, tout comme d'autres aliments pendant la grossesse ou l'allaitement ne diminue pas le risque d'allergie des enfants. En revanche, chez les enfants nés dans une famille de personnes allergiques, l'allaitement maternel exclusif pendant au moins quatre mois peut diminuer le risque d'urticaire et d'allergies au lait de vache.
L'allaitement exclusif pendant au moins trois mois protège contre la respiration sifflante chez les bébés, mais on ne sait pas s'il constitue une prévention contre l'asthme chez les plus grands.
Selon l'académie américaine de pédiatrie, il n'existe aucune preuve tangible selon laquelle retarder l'introduction d'aliments tels que les oeufs ou le poisson chez les enfants ait un effet protecteur contre l'allergie, pas plus que la consommation de laits maternisés à base de soja. Néanmoins, les bébés ne devraient pas recevoir de nourriture solide avant l'âge de 4 à 6 mois. AP
Sur le Net: Pediatrics: http://www.aap.org