AFP - Lundi 14 janvier, 11h20 PARIS (AFP) -

La fonte des glaces s'est accélérée de 75% en dix ans le long des côtes du continent antarctique, atteignant en 2006 quelque 192 milliards de mètres cubes, une quantité suffisante pour noyer sous 4,6 mètres d'eau l'ensemble des Pays-Bas, selon une étude publiée dimanche dans la revue Nature Geoscience.

Cette fonte des glaces est concentrée en aval des glaciers sur l'ouest du continent (132 milliards de m3 avec une marge d'erreur de plus ou moins 60 milliards) et la péninsule antarctique (60 milliards de m3 avec plus ou moins 46 milliards de m3 de marge d'erreur), ont constaté Eric Rignot, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA et son équipe internationale de chercheurs.

Sur l'est du continent, en revanche, la calotte glaciaire est restée stable.
Etalée sur l'ensemble de la surface des océans, la fonte de 192 milliards du mètres cubes de glace représente une élévation supplémentaire annuelle de 0,5 millimètre du niveau des mers, qui s'ajoute à la hausse due à l'expansion thermale, une masse d'eau étant plus volumineuse si elle est chaude.

"Les pertes de masse (de glace) dans la région d'Amundsen et le nord de la péninsule sont provoquées par une accélération persistante (des glaciers), alors que le niveau d'enneigement a augmenté entre 1980 et 2004, en particulier dans la péninsule", selon l'étude.

Les chercheurs ont utilisé des mesures prises par satellites couvrant 85% de la côte du continent antarctique. Les experts internationaux sur le climat (Giec) ont, dans leur dernier rapport officiel remis en 2007, renoncé à extrapoler la hausse maximale du niveau des océans à la fin du siècle, du fait des incertitudes pesant sur la rapidité de la fonte des glaces du Groenland et de l'Antarctique.

L'élévation minimale a été fixée à 18 centimètres jusqu'à la fin du siècle par le Giec, qui a renoncé à fixer une limite maximum, auparavant fixée à 59 centimètres. Selon une étude de novembre du Climate Institute australien, le niveau des mers pourrait monter en cent ans de 1,40 mètre.

Le réchauffement du pôle Nord est deux fois plus rapide que celui de l'ensemble de la planète. Les glaces de la région arctique, près du pôle nord, ont fondu à un rythme sans précédent l'an dernier, et le phénomène devrait s'amplifier du fait de la diminution de la réflexion des rayons du soleil sur la neige et la glace (albédo).