AFP - Mardi 12 février, 22h28 PARIS (AFP) -

Le nombre des crises cardiaques a diminué "de manière significative" en Italie depuis l'entrée en vigueur, en janvier 2005, de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, selon une étude publiée par le journal de l'American Heart Association.

Francesco Forastiere (Département d'épidémiologie, Administration sanitaire locale, Rome) et ses collègues ont analysé les accidents coronaires aigus (infarctus du myocarde et angine de poitrine instable) survenus à Rome sur la période 2000-2005, chez des habitants de la capitale italienne âgés de 35 à 85 ans. Ils ont pris en compte les admissions à l'hôpital ainsi que les décès, à l'hôpital ou "hors hôpital".

Ils ont noté, après l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer, une réduction de 11,2% du taux annuel de survenue d'accidents coronaires aigus dans la tranche d'âge 35-64 ans. Pour les 65-74 ans, la diminution est de 7,9%, tandis que pour les plus âgés, les chercheurs n'ont pas trouvé de différence.

"L'interdiction de fumer en Italie est efficace et a un réel effet de protection sur la santé", estime le Dr Forastiere. La loi interdit de fumer dans tous les lieux publics, y compris dans les bars et restaurants. "L'interdiction a un effet plus important sur les individus en âge de travailler et sur ceux qui passent beaucoup de temps dans des lieux publics", explique de son côté Giulia Casaroni.

Les chercheurs estiment que les bénéfices en termes de santé montrés par leurs travaux résultent vraisemblablement d'une réduction significative de l'exposition au tabagisme passif. De plus, un environnement non-fumeur favorise l'arrêt du tabac chez les fumeurs.

L'interdiction a entraîné "une réduction de l'exposition au tabagisme passif, confirmée par une amélioration de la qualité de l'air intérieur mesurée dans les lieux publics, et une réduction du tabagisme actif, démontrée par une baisse des ventes de cigarettes", indiquent-ils. Les ventes de cigarettes ont diminué à Rome de plus de 5,5% en 2005 par rapport à 2004. Les effets sont plus sensibles dans les milieux socio-économiques les moins aisés, ajoutent-ils, "ce qui montre qu'une interdiction totale pourrait contribuer à réduire les inégalités en matière de santé".