AFP - Jeudi 13 mars, 20h16 WASHINGTON (AFP) -

Des scientifiques américains ont cloné un gène qui contrôle la forme des tomates, une découverte qui pourrait permettre de percer le mystère des énormes différences morphologiques entre les fruits ou les légumes, selon des travaux publiés jeudi.

Ce gène baptisé SUN est le second mis au jour jouant un rôle déterminant dans la forme oblongue de différentes variétés de tomates, explique Esther van der Knaap, professeur adjointe d'horticulture à l'université de l'Etat d'Ohio (nord), principal auteur de cette étude parue dans la revue Science datée du 14 mars.
Les tomates comptent parmi les légumes aux formes et tailles les plus variées. A l'origine les tomates étaient très petites et toutes rondes avant d'évoluer dans la grande variété de tailles et formes cultivées aujourd'hui.

Toutefois, on connaît peu la mécanique génétique derrière ces métamorphoses et virtuellement rien concernant les changements morphologiques des autres fruits et légumes.

"Les tomates sont le modèle d'étude dans ce champ émergeant de recherche sur la morphologie des fruits", souligne Ester van der Knaap. "Nous nous efforçons de comprendre quels types de gènes sont responsables de cet énorme accroissement de la taille et de leurs variations parmi les tomates cultivées", ajoute-t-elle. "Une fois que l'on connaîtra tous les gènes jouant un rôle dans ce processus nous pourrons déterminer comment la domestication et la culture des tomates ont déterminé leurs différentes formes et tailles", poursuit cette scientifique. Selon elle, "il sera aussi possible de mieux comprendre la mécanique génétique qui contrôle la morphologie d'autres légumes cultivés tels les poivrons verts, les concombres et les courges."

Cette horticultrice indique également que le gène SUN ne révèle pas précisément comment il altère le phénotype de la tomate. Mais, souligne-t-elle, l'activation de ce gène est absolument essentielle pour que la tomate soit oblongue.
Désormais la question qui se pose est celle de savoir si le même gène ou un gène similaire ou proche en termes de séquences, détermine aussi la morphologie d'autres cultures de légumes et de fruits, relève Ester van der Knaap.