Par Destination Santé - Source : INSERM, 21 avril 2008

Une équipe de l'INSERM a mis en lumière le rôle crucial des premières années de la vie dans la régulation du sommeil. Cette période serait en effet essentielle au bon fonctionnement du système sérotoninergique.

« Chez la souris, le traitement du tout jeune animal par un antidépresseur – un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) - pendant quinze jours, peu après sa naissance, induit plus tard des troubles du sommeil qui persisteront toute la vie », explique Joëlle Adrien (Unité INSERM 677). En revanche, ces effets ne sont plus observés lorsque l'expérience est menée après la puberté. Rappelons que chez les personnes dépressives, l'efficacité d'un IRS repose sur sa capacité à protéger le cerveau du manque de sérotonine.

« Ces travaux nous laissent fortement penser que les trois premières semaines de vie chez la souris, sont une période critique pendant laquelle s'installe et se consolide l'impact du système sérotoninergique sur l'équilibre du sommeil et des comportements émotionnels. Une fois que ce système est mis en place, il semble que l'on ne puisse plus agir sur cet équilibre de façon persistante ».

Ces notions ne sont pas entièrement nouvelles. Dès 2005, le Lancet soulignait l'augmentation du risque de syndrome de sevrage chez les enfants nés de mères traitées par IRS durant leur grossesse. Mais cette nouvelle étude, combinée à d'autres travaux réalisés par l'équipe de Joëlle Adrien, confirme la nécessité « d'évaluer les effets à long terme du traitement antidépresseur chez l'enfant et pendant la grossesse ». Une étude sur ce sujet est en préparation. Dirigée par Joëlle Adrien, elle devrait débuter en 2009.