Par Hubert Guillaud, le 05/05/08

Le consultant Thomas Vander Wal, directeur d’InfoCloudSolutions, explique avec un certain bon sens pourquoi les réseaux sociaux sont si compliqués : parce qu’ils ne s’intéressent pas suffisamment aux gens et à leurs centres d’intérêt !

“La plupart des réseaux sociaux estiment que nous sommes proches des gens avec lesquels nous sommes en contact. Mais l’intérêt que nous avons dans les autres (et les autres en nous) est rarement de 100 % et il est même plus rare encore que ce 100 % d’appréciation soit égal dans les deux directions”. Et de souligner que nos outils sociaux n’ont pas encore compris que notre intérêt pour les autres est partiel. Selon lui, il nous faut cartographier les personnes selon leurs différents centres d’intérêt, entrer dans une granularité d’information plus fine et plus adaptée à nos relations sociales. Ainsi, nous devons pouvoir échanger nos gouts musicaux seulement avec nos relations qui partagent cet intérêt pour la musique, sans embêter nos autres amis qui n’aiment pas la musique ou pas la même musique que nous.
“Les groupes dans Facebook doivent comprendre la nature des intérêts particuliers et fournir les moyens implicites ou explicites pour les comprendre et les utiliser comme des options de filtrage.”
“Nous outils sociaux numériques, pour qu’ils aient plus de valeur et nous permettent de suivre et de filtrer les flux d’une manière plus gérable, ont besoin de saisir cette compréhension plus granulaire de l’interaction entre les gens”, conclut-il.

Soit, mais c’est alors au risque de faire disparaître le hasard, la surprise, rappelle Josie Fraser. Notre limite à l’absorption de données est capitale. Tout ce que nous lisons ne peut pas être utile. “C’est bon de ne pas penser les flux d’informations comme s’ils étaient linéaires, mais de les laisser pouvoir construire n’importe quelle narration. C’est peut-être pourquoi le lifestreaming est populaire : il donne l’illusion qu’on peut garder la trace de tout, et que derrière, on trouvera une histoire cohérente au bout de l’arc-en-ciel du RSS.” Et de rappeler que la distinction entre le signal et le bruit est entièrement subjective : le bruit des uns n’est pas forcément celui des autres, sauf à pouvoir y intégrer ses propres critères.