AFP - Mercredi 18 juin, 12h41 PARIS (AFP) -

Une nouvelle molécule expérimentale pourrait non seulement bloquer la multiplication des cellules cancéreuses mais aussi entraver la formation des vaisseaux qui nourrissent la tumeur, selon des travaux français.

Ces résultats publiés mercredi dans la revue en ligne PLoS ONE, ouvrent de nouvelles perspectives à une thérapie anticancéreuse efficace et sans toxicité, selon le Centre national de la recherche scientifique français (CNRS) qui dispose d'un brevet protégeant cette découverte.
Ces travaux, dirigés par Hovanessian, Jean-Paul Briand et José Courty, directeurs de recherche au CNRS, démontrent pour la première fois l'efficacité d'une molécule, dénommée HB-19, dans le traitement du cancer.
Ils s'appuyent sur une démonstration sur des souris et plusieurs types de cellules cancéreuses humaines (cancer de la prostate, du sein, du colon ou le mélanome).

Cette molécule cible spécifiquement une protéine nécessaire à la croissance des cellules tumorales, "la nucléoline de surface", mais aussi à l'"angiogénèse", c'est-à-dire la formation des nouveaux vaisseaux sanguins indispensables à l'apport d'oxygène et de nutriments aux cellules cancéreuses. Une double action qui fait d'HB-19 un puissant agent anticancéreux, selon les chercheurs. Ara Hovanessian et Jean-Paul Briand ont conçu et synthétisé chimiquement la molécule HB-19.

La molécule a été administrée par injection sous la peau ou dans la cavité abdominale, à des souris greffées avec des cellules tumorales d'origine humaine (cancer du sein notamment) à 2-3 jours d'intervalle pendant 30 jours. Ce traitement expérimental a entraîné une "inhibition significative de la progression de tumeurs, voire même dans plusieurs cas l'éradication de cellules tumorales".

Lors des expériences, la molécule n'a pas provoqué de toxicité sur les tissus, contrairement à d'autres traitements couramment utilisés en cancérologie, ajoutent les chercheurs. Autre avantage, elle peut être synthétisée à l'échelle industrielle.