AFP - WASHINGTON (AFP) -

Une gigantesque collision entre deux galaxies, saisie par les télescopes spatiaux Hubble et Chandra X-Ray, permet de nettement distinguer la mystérieuse matière sombre de la matière ordinaire, selon les résultats de travaux d'astronomes américains publiés mercredi.

Les images optiques montrent, grâce à une technique de coloration, la matière sombre, en bleu, passer, sans être freinée, à travers les amas de matière ordinaire, surtout des gaz chauds, qui apparaissent en rose à travers les rayons X, expliquent-ils.

Cette découverte est jugée importante car elle confirme les résultats d'une précédente observation en 2006 de l'amas galactique Bullet qui a résulté d'une énorme collision entre deux galaxies.
"Selon nous, cette dernière observation est une étape clé pour la compréhension des propriétés de la mystérieuse matière sombre", estime Marusa Bradac, astrophysicien de l'Université de Californie à Santa Barbara et principal auteur de cette communication. "La matière sombre est cinq fois plus abondante que la matière ordinaire dans l'univers", ajoute-il.

Les quelque 72% restant sont, supputent les astrophysiciens, l'énergie du vide qui expliquerait l'accélération de l'expansion de l'univers malgré la force gravitationnelle.

"Cette étude confirme le fait que nous sommes en présence d'une matière très différente de celle que nous connaissons et dont nous sommes faits", poursuit Marusa Bradac.
Comme avec Bullet en 2006, ce dernier amas galactique (officiellement appelé MACSJ0025.4-1222), situé à 5,7 milliards d'années-lumière de la Terre, montre une nette séparation entre matière sombre et matière ordinaire. La collision des deux amas de galaxies d'une masse respective de millions de milliards de fois celle de notre Soleil s'est produite à des vitesses de dizaines de millions de km/h, selon ces astrophysiciens. Après le choc, la vitesse des gaz de chacun des amas galactiques s'est réduite, mais pas celle de la matière sombre, soulignent les chercheurs, dont les travaux paraîtront dans la prochaine édition de l'Astrophysical Journal.