Par Destination Santé - Mercredi 17 septembre, 12h12 - Source : JAMA, 17 septembre 2008

Maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, concentration anormale d'enzymes hépatiques… Selon une étude britannique, le bisphénol A (BPA) serait particulièrement nocif pour la santé humaine.

Et pas besoin d'ingurgiter de grandes quantités de ce composé chimique présent dans les produits plastiques, une exposition régulière à de faibles doses suffirait.

Pas de catastrophisme pour autant, le sujet est sensible. Le BPA est couramment utilisé dans la fabrication des biberons, des bouteilles et autres emballages plastiques… L'Agence américaine des médicaments (FDA) a même réitéré mardi les conclusions de son rapport préliminaire publié en août dernier, et selon lequel le BPA ne présentait pas de risque pour la santé.

D'ailleurs, « il est clair que des travaux complémentaires seront nécessaires pour confirmer nos conclusions » a tenu à préciser le Pr David Melzer, le principal auteur de cette nouvelle étude. Son équipe de la Peninsula Medical School (Exeter, dans le Centre de l'Angleterre) a passé en revue les dossiers médicaux de 1 455 adultes âgés de 18 à 74 ans. Tous ont vu la concentration de BPA dans leurs urines mesurée, puis rapprochée de leur état général de santé.

Résultat, « les participants qui présentaient les plus forts résidus de BPA avaient presque trois fois plus de risque que la moyenne de souffrir d'une maladie cardiovasculaire ou d'un diabète de type 2 » constate David Melzer. « Des anomalies hépatiques ont également été relevées chez plusieurs participants ». Rien de bien rassurant donc.

Certes, la nocivité du BPA est soupçonnée depuis longtemps. Dès 2003, une étude pointait déjà le rôle nocif du BPA dans la multiplication cellulaire des embryons de souris. Mais c'est bien la première fois qu'un lien est établi entre ce composé chimique et le développement de maladies chez l'homme.