AFP - Vendredi 19 septembre, 15h53 PARIS (AFP) -

L'activité des insectes pollinisateurs, menacée par la diminution du nombre d'abeilles, représentait 153 milliards d'euros en 2005, et leur disparition entraînerait une hausse du prix des fruits et légumes, met en garde vendredi l'Institut français de recherche agronomique (Inra).

Cette somme représente 9,5% de la valeur totale de la production agricole mondiale.
Mesurée en poids, 35% de la production mondiale dépend des pollinisateurs, principalement les fruits, les légumes et les oléagineux, et dans une moindre mesure, le café, le cacao, les fruits à coque et les épices.

En revanche, les céréales, qui représentent 60% de la production agricole mondiale, n'en dépendent pas. Une incertitude sur la dépendance à la pollinisation subsiste pour 5% des cultures.
"Dans ce contexte, le déclin des insectes pollinisateurs est une préoccupation majeure", car "les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés en cas de disparition totale des pollinisateurs", affirme l'INRA dans un communiqué. "La production de trois catégories de cultures, à savoir les fruits, les légumes et les stimulants (café, cacao) - serait alors réduite nettement en dessous de l'actuel niveau de consommation à l'échelle mondiale - et encore plus pour certaines régions comme l'Europe", selon trois chercheurs français et un allemand qui ont publié leur travail dans la revue Ecological Economics.

Dans cette hypothèse, "le consommateur serait pénalisé parce qu'il consommerait moins et à des prix plus élevés", ajoutent Bernard Vaissière, Jean-Michel Salles, Nicola Gallai et Josef Settele.
Ils ont calculé que la perte pour les consommateurs serait comprise entre 190 milliards d'euros et 310 milliards d'euros, en fonction de la réactivité des prix à la baisse de la production.

Les causes du déclin de la population d'abeilles ces dernières années, en Europe et aux Etats-Unis notamment, sont encore mal élucidées mais s'expliquent vraisemblablement par l'utilisation massive de pesticides dans l'agriculture, l'extension des monocultures et l'apparition de maladies pathogènes parasitaires.