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“L'entité qui croit le plus vite désormais est l'information. L'information se développe dix fois plus vite que la croissance de n'importe quel produit naturel ou manufacturé de la planète”, explique Kevin Kelly. Selon certains calculs de Kevin Kelly et du célèbre économiste des réseaux Hal Varian, qui officie désormais chez Google, l'information mondiale croit de quelques 66 % par an depuis plusieurs décennies, alors que les biens manufacturés ne progressent que de 7 % en moyenne. Sans compter qu'à l'expansion de l'information, il faut ajouter l'expansion de la connaissance (progression du nombre d'articles scientifiques publiés annuellement, progression du nombre de brevets déposés...).

La connaissance bénéficie à la connaissance, nous permettant d'aller toujours plus loin dans les moyens, les outils et nous permettant d'apporter de nouvelles réponses aux questions que se pose l'humanité. Mais, comme le rappel Kevin Kelly, le paradoxe de la science est que chaque nouvelle réponse apporte ses nouvelles questions. Les télescopes et les microscopes nous ont permis d'accéder à de nouvelles connaissances, mais ont également mis en avant tout ce que nous ne savions pas.

“Même si notre connaissance est en expansion exponentielle, nos questions connaissent également une expansion exponentielle plus rapide. Tous les mathématiciens vous le diront, l'élargissement du fossé entre deux courbes exponentielles est lui-même une courbe exponentielle. Cet écart entre les questions et réponses représente la courbe exponentielle de notre ignorance.” A croire que la science est une méthode qui développe plus notre ignorance que notre connaissance, s'amuse l'éditorialiste.

“Nous n'avons aucune raison de nous attendre à ce que ce phénomène s'inverse à l'avenir. Le plus une technologie est perturbatrice, le plus perturbateur sont les questions qu'elle va produire. Nous pouvons nous attendre que les technologies telles que l'intelligence artificielle, la fusion contrôlée ou l'informatique quantique (pour prendre quelques exemples) déclenchent des milliers de nouvelles questions. (...) En d'autres termes, nous n'avons pas encore atteint notre maximum d'ignorance”, conclut-il.