Un excès de fer, qui provoque une dégénérescence des cellules nerveuses, serait impliqué dans la maladie de Parkinson, selon des chercheurs français dont les travaux ont été publiés dans l'hebdomadaire scientifique américain Proceedings of the National Academy of Sciences du 27 octobre.

La maladie de Parkinson, rappelle l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un communiqué, est provoquée par la dégénérescence des cellules nerveuses dopaminergiques (synthétisant la dopamine, un neurotransmetteur du cerveau) qui se trouvent dans la "substance noire", une zone du cerveau.

Les chercheurs, conduits par Etienne Hirsch, directeur de recherche au CNRS, ont d'abord soumis des souris à une toxine provoquant la maladie de Parkinson. Ils ont alors constaté que le nombre de transporteurs DMT1 qui importent le fer dans les cellules nerveuses doublait chez les souris et que les concentrations de fer augmentaient fortement dans les cellules.

Ils ont ensuite travaillé sur des souris chez qui ce transporteur était altéré et les ont soumises à une toxine provoquant la maladie de Parkinson. Elles ont été deux fois moins atteintes par la maladie que les autres.

De fait, l'observation de cerveaux de personnes atteintes de cette maladie et décédées montre que les neurones qui dégénèrent "renferment une concentration très importante de fer par rapport à la normale", notent les chercheurs.

Ils rappellent que le fer est "indispensable au bon fonctionnement de l'organisme" mais que son excès détruit notamment les lipides et les protéines et "entraîne la mort cellulaire". "Ces résultats sont très concluants. Nous avons montré qu'en inhibant l'activité du transporteur DMT1, nous protégions les rongeurs contre la maladie", a souligné Etienne Hirsch.

Selon les chercheurs, "limiter l'excès de fer dans les neurones dopaminergiques" pourrait donc protéger contre la maladie de Parkinson.