En 2005, l'empreinte écologique de la France excèdait de 62% sa capacité par personne, selon un rapport du WWF intitulé Planète Vivante, reçu mercredi à Paris.

L'empreinte écologique d'un pays évalue la demande de sa population en surfaces de terre et de mer nécessaires pour fournir les ressources consommées.

Celle de la France a augmenté de 85% entre 1961 et 2005 pour atteindre 4,9 hectares globaux (terre et mer) par personne, alors que la biocapacité du pays est évaluée à 3 hectares, souligne le World Wild Fund dans son rapport "Planète Vivante".

A titre de comparaison, l'empreinte écologique de l'humanité excède de 30% les capacités de la planète à se régénérer.

Selon le WWF, cette hausse brutale pour la France s'explique surtout par "l'empreinte carbone", c'est-à-dire la surface de planète nécessaire pour absorber les émissions de CO2 produites et par la surface occupée par le bâtiment et les infrastructures.

Cette tendance à la hausse est observée de la même façon dans la plupart des pays de l'OCDE, qui regroupent grossièrement une Europe élargie: l'Espagne connaît ainsi une hausse continuelle de l'empreinte écologique par personne, devenue quatre fois supérieure aux capacités de sa nature.

Les pays d'Europe du sud en général connaissent une évolution similaire. A l'inverse, l'Allemagne qui présente encore une empreinte relativement élevée (deux fois supérieure à sa biocapacité) réussit cependant à la faire diminuer de façon régulière depuis les années 1980, et ce bien que le PIB continue d'augmenter.

Pour le WWF, ces informations "semblent montrer qu'il n'y a pas de fatalité et que dans une économie en croissance, un découplage entre PIB et consommation des ressources est possible".

"Il n'est plus acceptable aujourd"hui de justifier une augmentation d'empreinte écologique par personne sous prétexte d'une indispensable croissance économique", conclut l'organisation.