L'ancêtre des pieuvres vivait dans l'Antarctique voilà 30 millions d'années et les requins blancs se retrouvent toujours dans le même lieu mystérieux du Pacifique, selon quelques-unes des découvertes citées dans le 4e rapport du Recensement de la vie marine publié dimanche.

Ce projet international lancé en 2.000 appelé "Census of Marine Life" doit être achevé en 2010 et mobilise environ 2.000 chercheurs de 82 pays.

Le 4e rapport sera officiellement rendu public à la conférence mondiale sur le biodiversité marine devant se tenir à Valence en Espagne du 11 au 15 novembre.

"La publication du premier recensement de la vie marine en 2010 représentera une étape scientifique majeure (...) en synthétisant les connaissances de l'humanité concernant les océans", relève Ian Poiner, directeur de l'Institut australien de science marine et président du comité scientifique international du recensement marin. Ce projet représente "le programme le plus étendu et le plus complexe jamais entrepris en biologie marine", ajoute-t-il.

Dans le cadre de leurs tâches consistant à évaluer et à expliquer la diversité et la distribution de la vie passée, présente et future dans les océans, des scientifiques ont découvert la première preuve moléculaire que nombre des espèces de pieuvres des grandes profondeurs descendent d'ancêtres communs existant encore dans l'océan Antarctique.

Les pieuvres ont commencé à migrer vers de nouveaux bassins océaniques il y a plus de 30 millions d'années quand l'Antarctique s'est refroidi et que la masse de glace formée s'est agrandie contribuant à former des courants riches en oxygène vers le nord, selon le "Marine Census".

Avec des habitats isolés et différents, de nombreuses espèces de poulpes se sont développées, certaines perdant par exemple leur sac à encre défensive, devenue inutile dans l'obscurité perpétuelle des grandes profondeurs marines.

Des observations satellitaires de requins blancs auxquels on a attaché de petites balises électroniques, ont révélé des comportements jusque-là inconnus de ces animaux. Ils nagent ainsi des milliers de kilomètres dans le Pacifique chaque hiver pour se trouver en un lieu mystérieux pendant des périodes allant jusqu'à six mois.

Dans ce lieu baptisé par ces scientifiques "le café des requins blancs" males et femelles effectuent de façon répétitive et fréquente des plongées à des profondeurs de 300 mètres qui, supputent ces biologistes, pourraient être importantes pour se nourrir ou se reproduire.

Parmi les autres découvertes mentionnées dans ce rapport, les biologistes citent de nouvelles formes de vie dont une énorme bactérie et des étoiles de mer géantes.

Ils mentionnent également une faune très riche dominée par les vers Polychète et les crevettes à 4.100 mètres de profondeur dans le champ de cheminées hydrothermales actives le plus profond connu près de la dorsale Atlantique.

Les biologistes estime qu'au-delà des 16.000 espèces de poissons déjà connues de la science, environ 4.000 autres espèces restent à découvrir dont une grande partie dans les tropiques.

Jusqu'à présent, l'"Ocean Biogeographic Information System" s'est accru pour inclure plus de 120.000 espèces marines, allant des poissons, aux crustacées en passant par les coraux et des micro-organismes.

L'expansion rapide du système de référence avec des code-barres a récemment permis de révéler un étiquetage inexacte de la composition de sushis vendus à New York et ailleurs.

Des images vidéo et des photos du 4e rapport du "Marine Census" sont accessibles à l'adresse internet suivante: www.coml.org/embargo/highlights2008