Samedi 22 novembre, 15h35 - AFP

Les représentants des 160 pays ayant ratifié la convention anti-tabac de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont adopté samedi des directives pour empêcher l'industrie du tabac de bloquer l'application de cette convention.

Les pays signataires de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) ont noté, au cours de leur 3e conférence cette semaine en Afrique du Sud, que "les interférences de l'industrie du tabac avaient été l'obstacle numéro un à la mise en place du traité", écrivent dans un communiqué les organisateurs de la conférence. "Les grandes compagnies comme Philip Morris International, British American Tobacco ou Japan Tobacco ont tenté d'écrire certaines lois anti-tabac, de bloquer les législations anti-fumeurs et de contourner les interdictions de publicité", poursuivent-ils.

En conséquence, les délégués à la conférence ont choisi d'adopter des recommandations fortes pour empêcher ces "abus" de se reproduire et assurer l'application de la CCLAT.

Ils conseillent d'interdire les "représentants de l'industrie du tabac dans les délégations de la CCLAT ou les entités domestiques de contrôle anti-tabac", les "partenariats ou collaborations gouvernementales avec l'industrie du tabac", "les contributions, paiements ou cadeaux de l'industrie du tabac aux personnalités ou institutions officielles". Les directives prévoient également d'"établir des règles d'engagement strictes pour toute réunion jugée nécessaire" avec l'industrie du tabac, notamment en assurant la "transparence" des réunions.

Les gouvernements doivent, selon elles, "éviter les traitements de faveur pour les entreprises de tabac nationalisées" et "exiger une transparence complète des activités des entreprises de tabac, telles que le lobbying ou le financement de recherche".

La CCLAT, adopté en février 2005, vise à lutter contre les 5 millions de décès causés chaque année par le tabagisme qui, selon l'OMS, doublera d'ici 2020 si rien n'est fait d'ici là.