Source : 2ème Congrès de la Société française de tabacologie, Paris, 20-22 novembre 2008

Des cigarettes parfumées au chocolat ou à la vanille, des chichas aux arômes tentateurs… Pour le Pr Bertrand Dautzenberg de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, « des mesures spécifiques doivent être prises contre ces nouveaux produits ». Ils sont en effet avant tout destinés à attirer les jeunes vers le tabagisme. Or leur innocuité paraît largement sous-estimée.

Les trois-quarts des consommateurs de cigarettes parfumées considèrent que ces produits « sont moins dangereux que les autres », a observé le Pr Dautzenberg, à partir d'une enquête réalisée par questionnaire. Un travail auquel ont participé 1045 collégiens de 12 à 15 ans.

« Avec le rejet de la cigarette standard par de nombreux jeunes, l'industrie impose comme elle a tenté de le faire pour les premix à base d'alcool, des produits à la toxicité cachée », estime Bertrand Dautzenberg. Avec un jeune sur cinq qui l'aurait déjà essayée, la chicha est ainsi devenue le produit le plus expérimenté par les 12-15 ans.

A 17 ans, ils sont près de 30% à en consommer régulièrement, montre une autre enquête. Or malgré ses apparences exotiques, la chicha est aussi toxique que les autres produits du tabac. Un chiffre : une bouffée de chicha libère autant de nicotine que… six cigarettes. Bref, aux yeux du Pr Dautzenberg, il est urgent de fermer ces portes d'entrée vers le tabagisme.