Vendredi 12 décembre, 18h01 - Source : Office de Prévention du Tabagisme, 11 décembre 2008

« L'année 2008 sera la quatrième année consécutive où le tabagisme actif n'aura pas régressé dans notre pays ».

Ce constat de l'Office français de Prévention du tabagisme (OFT) souligne le relâchement des campagnes gouvernementales dans ce domaine. Depuis 4 ans en effet, aucune initiative d'ampleur n'a été prise pour aider les fumeurs.

Avec près de 30% de Français accros, le tabac a encore de beaux jours devant lui. « Alors que 54 milliards de cigarettes ont été vendues en 2004, le volume des ventes pour 2008 sera équivalent » regrette en effet le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l'OFT.

En cause, le désengagement pour le moins surprenant de l'Etat. Ainsi l'OFT relève-t-il que « la Mission interministérielle de lutte contre le drogue et la toxicomanie (MILDT), un service placé sous l'autorité du Premier ministre, refuse désormais de s'occuper du tabagisme arguant du manque de crédits. » De son côté l'Institut national de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) aurait annulé « à la demande du gouvernement, certaines de (ses) campagnes de prévention ». A titre de comparaison, le ministère de la Santé en France emploie pour contrôler le tabagisme 20 fois moins de fonctionnaires que le Québec... Ce dernier pourtant, est pratiquement 10 fois moins peuplé que notre pays.

Cette légèreté désole l'OFT, qui exhorte les politiques à l'action. L'Office va même jusqu'à avancer des solutions, comme le fait d'augmenter le prix du tabac (une augmentation du prix de vente de 10% diminue de 4% la consommation) et de diffuser des campagnes de prévention. Notamment en direction des plus jeunes qui se remettent à fumer davantage… avec des conséquences désastreuses : 66 000 Français meurent tous les ans victimes du tabac.