Source: Science, AAAS & EurekAlert

Le réchauffement climatique prévu pour ce siècle va probablement causer des perturbations majeures dans l'agriculture mondiale à moins que les agriculteurs n'adaptent leurs méthodes de cultures indiquent des chercheurs.

David Battisti, de l'Université de Washington à Seattle, et ses collègues ont considéré les implications pour l'agriculture des résultats de 23 modèles climatiques qui ont servi au rapport 2007 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour estimer les températures estivales en 2050 et 2090. Ils rapportent une probabilité élevée que vers la fin du XXIe siècle les températures croissantes tropicales et sub-tropicales dépasseront les extrêmes saisonniers enregistrés de 1900 à 2006.

Dans les régions tempérées ajoutent les auteurs, les saisons les plus chaudes connues deviendront la norme dans nombre d'endroits. Ils ont aussi considéré trois exemples récents de chaleur saisonnière extrême ayant affecté la filière agroalimentaire: l'été 2003 en France qui a causé des pertes agricoles et en vies humaines en Europe, l'été 1972 dans l'ex-Union Soviétique, qui fut largement responsable de sommets dans les prix du blé, et la sécheresse de plusieurs décennies qui a frappé le Sahel, où pénurie d'eau et stress de chaleur ont fait chuter la productivité des cultures et de l'élevage.

Dans le futur, avec des saisons de culture plus chaudes revenant plus souvent, le stress sur les troupeaux et les cultures deviendra un phénomène global selon les auteurs. Pour équilibrer les déficits alimentaires de régions du monde avec les surplus d'autres, nous aurons besoin de variétés végétales tolérantes à la chaleur et à la sécheresse ainsi que de systèmes d'irrigation variés.