Source: BE Etats-Unis numéro 148 (12/01/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT -

Selon les travaux de Mano Misra, Susanta Mohapatra et Narasimharao Kondamudi, publiés le 22 novembre dans le "Journal of Agricultural and Food Chemistry", le café, une fois utilisé, pourrait servir de matière première à la production de biodiesel.

En effet, les recherches menées par ces chercheurs de l'université du Nevada montrent que le café contiendrait en moyenne 15% d'huile extractible par un procédé classique d'estérification. Si ce pourcentage est loin de rivaliser avec celui du colza contenant 25 à 50% d'huile, la teneur en huile du café est comparable à celle du soja ou des palmiers (d'en moyenne 20%). L'huile extraite à partir des résidus de café a pour avantage d'être fortement chargée en antioxydants, naturellement présents dans les graines. Cette propriété permet ainsi d'accroître la stabilité du biodiesel à plus d'un mois pour des conditions de température et de pression ambiantes.

Actuellement, seule une faible part du café est réutilisée dans la fabrication d'engrais pour les sols. Sachant que la production mondiale annuelle de café s'élève à 7,26 millions de tonnes, plus d'un million de mètres cubes d'agrocarburant pourraient être synthétisés chaque année de par le monde (en faisant l'hypothèse improbable que l'intégralité soit recyclée). Ce chiffre est non négligeable si l'on considère les estimations délivrées par l' "American Chemical Society". En effet, selon leur calcul, la production mondiale de biodiesel s'élèverait à 11,36 millions de mètres cubes pour 2010.

Étant donné les difficultés à trouver des matières premières abondantes et de faible coût pour la synthèse de biodiesel, l'utilisation du marc de café offrirait alors une alternative énergétique durable. Afin d'évaluer la rentabilité d'une telle source d'énergie, la construction d'une usine pilote est prévue dans les six prochains mois.