Jeudi 15 janvier, 21h15

Un candidat-vaccin développé par des chercheurs français de l'Institut Pasteur et de l'Inserm a montré de premiers résultats prometteurs contre la shigellose, maladie diarrhéique qui tue chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes dans les pays pauvres, surtout des enfants.

Il s'agit d'un vaccin oral contre la bactérie "Shigella dysenteriae sérotype 1", responsable de la forme la plus grave de la shigellose (ou dysenterie bacillaire), une infection intestinale aiguë transmise par voie féco-orale qui se manifeste par des diarrhées souvent sanglantes.

Cette bactérie provoque des épidémies brutales marquées par des taux de mortalité très élevés. Elle est résistante à la plupart des antibiotiques.

L'Institut Pasteur a engagé en 2006 un essai clinique de phase II d'un vaccin vivant atténué nommé "SC599".

L'essai, qui a inclus 111 volontaires, a été mené par le Centre d'investigation clinique de vaccinologie Cochin-Pasteur (Paris) et le St George's Vaccine Institute (Londres).

Trois groupes ont été constitués, l'un a reçu un placebo, les deux autres une dose du candidat-vaccin, à une concentration différente.

Les deux dosages se sont avérés capables d'induire une réponse immunitaire chez environ 40% des sujets, selon les chercheurs. Leurs résultats viennent d'être publiés dans la revue Vaccine.

"Le pouvoir protecteur de ce vaccin ne pourra bien sûr être réellement estimé que par des essais ultérieurs sur le terrain", a expliqué Marie-Lise Gougeon (Institut Pasteur), une des responsables de l'essai.

Les chercheurs ont l'espoir de développer un vaccin efficace, peu coûteux et facile à administrer - par voie orale - contre les flambées épidémiques observées dans des situations de drames humanitaires (catastrophes, guerres civiles, camps de réfugiés).

Le lancement d'un second essai de phase II est déjà en préparation, a indiqué l'Institut Pasteur.

Il visera à utiliser deux doses vaccinales au lieu d'une dose unique. "Ce rappel devrait théoriquement permettre d'augmenter le nombre de sujets répondeurs au vaccin", a estimé Marie-Lise Gougeon.