"Plutôt que de tenter sans succès d'inventer des robots espions, si on téléguidait des scarabées s'est demandée l'armée américaine ?"

Longtemps, l'armée américaine a financé des recherches dont l'objectif était de produire de minuscules drones capables de voler pendant des heures, de filmer et d'envoyer les images à qui de droit. Mais malgré la miniaturisation galopante des technologies employées, et le succès commercial des Picooz, ces robots espions tardaient à quitter l'univers de la science-fiction pour celui, plus viril, des champs de bataille. Quand soudain Michel Maharbiz et ses collègues de l'université de Berkeley eurent une idée géniale : plutôt que de passer leur vie à essayer de construire des robots scarabées qui filment, pourquoi ne pas téléguider des scarabées sur lesquels on fixerait des caméras…

Aussitôt dit, aussitôt fait, six électrodes sont posées sur les globes oculaires et les muscles nécessaires à l'envol de l'animal, un microprocesseur, un  récepteur radio et une batterie sont accrochés sur son dos. Les signaux électriques envoyés depuis un ordinateur "dirigent" le scarabée : des pulsations à fréquence oscillatoire actionnent les ailes, une courte pulsation les arrête. Une petite décharge sur le flanc gauche pour aller à gauche, une à droite pour tourner à droite. Il s'agit officiellement du premier "wireless beetle system". Les scarabées choisis mesurent de 4 à 8 cm de long et pèsent de 4 à 10 grammes, sont particulièrement endurants et peuvent sans mal porter une caméra et même un détecteur de chaleur… Par ici pour voir la bête voler de ses propres ailes mais sans son consentement.