Les téléphones portables n'augmentent "probablement pas" les risques de cancer, mais les effets d'une utilisation prolongée des technologies mobiles et sur les enfants restent à "clarifier", a estimé mardi le comité scientifique de l'UE sur les nouveaux risques de santé.

Ce comité rattaché à la Commission européenne était appelé à actualiser son opinion publiée en mars 2007, au vu des nouvelles études publiées depuis. Près de deux ans plus tard, il estime que les connaissances manquent encore pour connaître les effets causés par un usage prolongé des technologies mobiles (GSM, Wifi...). Concernant l'exposition aux champs de fréquence radio émis par les portables, le comité conclut qu'elle "ne mène probablement pas à une augmentation du risque de cancer chez les humains".

Mais comme en 2007, il souligne que la connaissance des effets d'une utilisation prolongée de ces technologies reste maigre, "très peu de gens utilisant des téléphones portables depuis plus de 10 ans". "La durée générale d'exposition des humains à ces champs étant plus courte que le temps de gestation de certains cancers, des études supplémentaires sont nécessaires pour savoir si une exposition beaucoup plus longue (bien supérieure à 10 ans) à ces téléphones pourrait poser des risques de cancer", estime le comité.

Si des études récentes "n'ont pas montré que les champs de fréquence radio ont des effets sur la reproduction humaine ou animale et le développement", le comité souligne néanmoins que "les informations sur les effets possibles sur les enfants sont limitées".

Le comité examine aussi les risques des champs de très basse fréquence, émis notamment par les lignes à haute tension. Vu le peu de nouvelles études disponibles, il maintient son constat de mars 2007: ces champs "sont potentiellement cancérigènes et pourraient contribuer à une augmentation de la leucémie chez les enfants". "Certaines nouvelles études épidémiologiques indiquent une augmentation possible de la maladie d'Alzheimer due à une exposition à ces champs. De nouvelles études épidémiologiques et en laboratoire sur ces observations sont nécessaires".