L'apparition d'une forme de paludisme résistante aux nouveaux traitements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge pourrait saper les efforts pour contrôler la maladie dans le monde, s'est inquiétée mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Les systèmes de surveillance et les études apportent de nouvelles preuves que des souches résistantes (au traitement basé sur) l'artémisinine sont apparus à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande où les travailleurs marchent des heures chaque jour pour nettoyer les forêts", explique l'OMS dans un communiqué. "Le risque que (ces personnes, ndlr) puissent être atteintes d'une forme de paludisme résistante aux médicaments pourrait porter atteinte aux succès récents de contrôle de la maladie", ajoute-t-elle.

Les nouvelles thérapies basées sur l'artémisinine sont considérées comme les plus efficaces pour traiter la maladie qui tue un million de personnes par an, selon l'ONU.

"Si nous ne mettons pas un terme à cette situation", cette forme de paludisme "pourrait se propager rapidement dans les pays voisins", s'alarme l'assistant du directeur général de l'OMS, Hiroki Nakatani cité dans le communiqué.

L'OMS a indiqué qu'elle avait reçu une aide de 22,5 millions de dollars de la Fondation Bill et Melinda Gates pour tenter de contenir cette nouvelle souche résistante du paludisme.

La maladie qui se transmet par les moustiques menace potentiellement 3,3 milliards d'individus dans les zones à risque, soit la moitié de la population mondiale, selon l'ONU.