Un gel microbicide destiné à prévenir la transmission par voie sexuelle du virus du sida des primates, proche du virus humain, a été testé avec succès chez des singes par des chercheurs américains, selon une étude publiée mercredi par la revue scientifique britannique Nature.

Mais "il reste beaucoup de travail à faire avant de planifier des essais cliniques humains" pour évaluer ses effets contre la transmission du virus humain (VIH), avertit un responsable de l'étude, Ashley Haase (Université du Minnesota à Minneapolis).

Le produit testé comme gel microbicide vaginal, le monolaurate de glycérol (GML), est déjà largement utilisé comme agent antimicrobien dans l'alimentation et les cosmétiques (déodorants..). Il est en outre particulièrement peu cher.

Le gel a été exprimenté sur cinq singes, cinq autres servant à la comparaison (groupe contrôle). Tous ont reçu de grandes quantités contaminantes de virus simien (VIS/SIV virus de l'immnudéficience simienne). Résultat : quatre des macaques rhésus du groupe contrôle ont contracté le virus (VIS/SIV) et aucun de ceux traités par le gel.

Paradoxalement, le gel agirait en bloquant, au niveau de la muqueuse génitale, les réactions de défenses naturelles contre le virus, en neutralisant certaines molécules (chémokines). Il empêcherait ainsi l'afflux sur le lieu de l'infection de cellules immunitaires, des cellules T, dont le virus se sert pour assurer son expansion dans l'organisme.

Les chercheurs estiment que le gel a le potentiel d'être efficace contre la transmission par voie vaginale du virus humain (VIH), le mode de transmission sexuelle du sida prédominant sur la planète.

Sur les plus de 33 millions de personnes infectées par le VIH ou au stade du sida avéré, 67% vivent en Afrique sub-saharienne; les femmes représentent près de 60% des nouvelles infections dans cet épicentre de la pandémie du sida.

En l'absence d'un vaccin préventif protecteur contre le sida, on considère qu'un microbicide pourrait sauver des millions de vie, mais jusqu'à présent les produits testés chez les femmes se sont montrés décevants.