Source : New England Journal of Medicine, 31 mars 2008 ; Congrès de l'American College of Cardiology, 29 mars-1er avril 2008 ; Académie nationale de Médecine, 3 février 2009, Lancet Neurology, juillet 2008.

Baisse de la mortalité et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), réduction du risque de démence… Une étude internationale pilotée par l'Imperial College de Londres, prouve l'intérêt majeur d'un traitement antihypertenseur associant de l'Indapamide (un diurétique) et du Perindopril (un inhibiteur de l'enzyme de conversion) chez les hypertendus de plus de 80 ans.

L'étude HYVET (pour HYpertension in the Very Elderly Trial) est le seul essai clinique jamais réalisé spécifiquement sur les effets d'une baisse tensionnelle chez les hypertendus très âgés. Un travail international, randomisé sur 3 845 patients issus de 13 pays, en double aveugle contre placebo.

Ses conclusions définitives ont été présentées au dernier congrès de l'American College of Cardiology à Chicago, aux Etats-Unis. Et quelles conclusions ! La stratégie consistant à lier ces deux molécules diminue le risque de mortalité totale de 21%. Le risque d'AVC mortels est réduit de 39%, et le risque d'apparition d'une insuffisance cardiaque de 64 %. De surcroît, les données de l'étude montrent pour la première fois qu'un traitement antihypertenseur réduit significativement le risque de démence, y compris de type Alzheimer, de 13%.

« Nos résultats montrent clairement que les hypertendus de 80 ans et plus tirent un réel bénéfice de ce traitement » se réjouit le Pr Françoise Forette. Gériatre à l'Hôpital Broca de Paris, elle a coordonné l'étude HYVET pour la France. « Grâce à ce traitement, cette population âgée a vécu plus longtemps, et dans de meilleures conditions ». L'enjeu est de taille. En 2050, les plus de 80 ans représenteront 11,8% de la population européenne. Ils seront plus nombreux que les 15- 24 ans (9,7%). Ces données démographiques devraient peser sérieusement sur notre système de santé.