L'exposition fréquente aux particules fines s'avère plus nocive pour la santé que les pics de pollution et aucune exposition n'est anodine, selon un rapport de l'Afsset publié lundi.

Il n'a pas été observé "de seuil de concentration en particules en-deçà duquel aucun effet sanitaire ne serait constaté", indique l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) dans son étude, commandée en 2007 par les ministères de l'Ecologie et de la Santé. Ce sont, insiste-t-elle, "les expositions fréquentes à des niveaux modérés de pollution qui sont responsables de l'essentiel des impacts sanitaires et non les pics de pollution".

Ainsi, 97% des conséquences pour la santé sont attribuables à des niveaux "modérés mais fréquents" - inférieurs à 50 microgrammes/m3 - contre 3% seulement aux pics, précise-t-elle. Le dispositif en vigueur depuis octobre 2007 fixe des seuils d'information et d'alerte du public respectivement à 80 microgr/m3 et 125 microgr/m3 en moyenne sur 24 heures.

Dans son avis, l'agence recommande surtout de donner la priorité à la réduction des pollutions à la source - essentiellement la combustion du bois, du charbon et du fioul, les industries, les transports et l'agriculture...

Dans les grandes concentrations urbaines, comme en Ile-de-France, les émissions des véhicules, surtout avec des moteurs diesel, contribuent pour près d'un tiers à l'émission des particules fines. Les particules fines PM10 - d'un diamètre inférieur à 10 microns - et surtout PM2,5 - moins de 2,5 microns - peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires.

Pour l'Afsset, les "seuils d'information et d'alerte ne présentent globalement pas de bénéfices sanitaires substantiels". Cependant, leur mise en oeuvre permet au moins de sensibiliser le grand public, en particulier les populations les plus sensibles: femmes enceintes, enfants, personnes âgées, et celles atteintes de pathologies respiratoires ou cardiovasculaires.

Lors du Grenelle de l'environnement, un "plan particules" avait été annoncé pour réduire de 30% la pollution d'ici 2015: il visait une valeur cible pour 2010 de 15 micrgr/m3 pour les PM2,5, qui deviendrait obligatoire cinq ans plus tard. Ce plan spécial devait être intégré au deuxième Plan national environnement santé (PNSE 2 pour la période 2009-2013). Mais son objectif de réduction est également inscrit dans le projet de loi "Grenelle 2", qui doit être incessamment soumis au Parlement.

En Europe, 350.000 décès prématurés seraient imputables chaque année aux particules fines, selon la Commission.