Les papillons britanniques ont vécu leur pire année depuis plus d'un quart de siècle. De nombreuses espèces seraient aujourd'hui en voie d'extinction suite à des étés froids et pluvieux.

Un été humide, une agriculture intensive et le développement de logements ont fragilisé 12 espèces dont le nombre d'individus est tombé au plus bas niveau depuis 30 ans. L'été 2007 était le plus humide depuis presque 100 ans et août 2008 était tout aussi pluvieux. Or, la pluie et le froid rendent difficile le vol des papillons qui sont donc plus vulnérables face à leurs prédateurs. Il leur est aussi difficile de se reproduire, trouver de la nourriture ou pondre leurs oeufs.

Le phénomène touche, par exemple, le moyen nacré (Fabriciana adippe) qui compte moins de 50 colonies, ainsi que le piéride de la moutarde (Leptidea sinapsis) avec moins de 100 colonies. Depuis 1976, grâce au « UK Butterfly Monitoring Scheme » (un plan d'observation et de surveillance des papillons), on a constaté que d'autres espèces étaient menacées telles que la petite tortue ou vanesse de l'ortie (Nymphalis urticae), qui a perdu 60 % de sa population ces 30 dernières années.Pour l'étude menée par le « Butterfly Conservation » et le « Centre for Ecology and Hydrology », 1 500 volontaires ont surveillé et recensé le nombre de papillons chaque semaine durant l'été, sur 920 sites différents de Grande-Bretagne.Tom Brereton, responsable de la surveillance au « Butterfly Conservation », déclare : « Si nous avions une année ensoleillée, certaines espèces s'en remettraient, mais certaines comptent si peu d'individus que nous ne sommes pas sûrs qu'elles ne sont pas en voie d'extinction ».

Le Dr. Brereton souhaite une meilleure gestion des bois et des sites protégés : « Les insectes sont de bons indicateurs de l'état de l'environnement et s'ils sont en difficulté, cela prouve que bien d'autres espèces de la faune et de la flore sont menacées » dit-il.