Source : de notre envoyé spécial, Journées de Neurologie de Langue française, Lille 1-4 avril 2009 ; Conférence de Presse Bayer Schering Pharma, Lille 1er avril 2009

L'instauration d'un traitement précoce permet de retarder de plus de 2 ans le passage au stade de sclérose en plaques cliniquement définie (SEP CD) chez les malades à haut risque.

Inimaginable il y a quelques années, cette approche s'est développée depuis 3 ans. Avec un réel succès comme l'a expliqué le Pr Jérôme de Séze (CHU de Strasbourg), en commentant les résultats à 5 ans de l'étude BENEFIT (BEtaferon in Newly Emerging Multiple Sclerosis For Initial Treatment).

Traités dès le premier événement démyélinisant, donc avant le stade de confirmation, les malades participant à cette étude menée dans 20 pays – 98 services hospitaliers participants – ont donc vu la seconde poussée retardée de 750 jours soit plus de 2 ans par rapport à ceux d'un groupe placebo.

Ce résultat est si net en fait, que la durée de maintien sous placebo pour les patients concernés -3 sur 5 par rapport à l'ensemble de la cohorte- n'a pas excédé 1,3 an en moyenne, au lieu des 2 ans prévus. Il est vrai que le passage sous traitement actif était automatique, dès lors qu'apparaissait une seconde poussée… « Au bout de 5 ans » précise Jérôme de Sèze, « le risque de handicap est réduit de 24% avec un traitement immédiat par Betaferon. Et l'apparition du handicap est retardé en moyenne, de 549 jours ». Soit un an et demi par rapport au traitement différé...

Certes en la matière « l'aspect thérapeutique est essentiel. Mais il faut aussi prendre en compte la répercussion (de ces résultats) sur le quotidien des patients ». Considérant que l'apparition des traitements par interféron est très récente, « cinq ans (constituent) un très beau suivi. Sans oublier qu'au terme de ce délai 70% à 80% des patients poursuivent leur traitement. Cette très belle observance se retrouvera peut-être, dans les résultats attendus à 7 ans. »

L'efficacité des traitements, leur tolérance ont un rôle majeur. Mais il ne faut pas mésestimer non plus, celui… des malades eux-mêmes : « mieux le patient connaît sa maladie, plus il est informé, et plus il se comporte en acteur responsable de son traitement… ».