Auteur de l'article: Pierre-Alain Rubbo

Une étude portant sur près de 250 personnes caucasiennes tous fils ou filles de centenaires a révélé que certains traits spécifiques de personnalité peuvent être associés à la longévité et à une bonne santé pendant le vieillissement. L’hypothèse des auteurs de l’article paru en avril dans la revue Journal of American Geriatrics Society est que certains traits de personnalité sont héréditaires et seraient importants pour avoir une longue vie en bonne santé comme on peut l’observer chez les enfants de centenaires.

Des travaux précédents ont rapporté qu’une exceptionnelle longévité apparaissait la plupart du temps au sein d’une même famille. En étudiant les enfants de personnes de plus de 100 ans, les chercheurs se sont rendu compte que ceux-ci avaient une mortalité réduite de 120% ainsi qu’une prévalence plus faible à des maladies cardiovasculaires que d’autres individus du même âge.

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs se sont appuyés sur un test permettant d’évaluer avec précision l’impact du caractère sur la survie d’un individu. Il s’agit d’un questionnaire, le NEO-Five-Factor Inventory (NEO-FFI), qui mesure 5 facteurs: la névrose (instabilité émotionnelle et anxiété), l’extraversion (tendance à extérioriser ses sentiments et avoir une facilité de contact avec les autres), l’ouverture d’esprit (tolérance et ouverture à de nouvelles idées), l’amabilité (coopération et empathie) et l’attitude consciencieuse (responsabilité sociale et discipline).

De précédentes études ont suggéré que certains traits de personnalité sont plus souvent associés à la mortalité ou à la longévité et cette hypothèse fait des enfants de centenaires des modèles d’étude du vieillissement. Les auteurs concluent ici qu’ils se montrent plus extravertis et sont moins stressés, alors que les femmes sont plus aimables. En ce qui concerne les autres facteurs, les hommes sont dans la norme pour l’amabilité et les deux sexes sont aussi dans une fourchette normale pour ce qui est de l’attitude consciencieuse et l’ouverture d’esprit.

Les auteurs ont remarqué que les hommes et les femmes qui ont généralement une personnalité très différente, ont tendance à avoir un caractère plus similaire lorsqu’ils sont descendants de centenaires. Ceci indique que ces traits non dépendants du sexe sont importants pour un vieillissement en bonne santé et pour la longévité. Il semble donc qu’une forte extraversion et un faible risque de névrose confère à ces sujets un bénéfice sur la santé. Par exemple, ces individus auraient une plus grande capacité à gérer leur stress dans certaines situations et auraient une plus grande faculté à établir des amitiés et à être soucieux de leur bien-être que les autres. Thomas Pearl, l’un des auteurs de l’article, propose alors d’inclure la personnalité dans les futures études ayant pour but d’évaluer les facteurs génétiques et environnementaux liés à la longévité.