Oxford, Grande-Bretagne - Les chercheurs de l'université d'Oxford ont découvert que les mâles de certaines espèces de mouches, confrontés à des rivaux, transfèrent des molécules chimiques aux femelles pour faire en sorte qu'elles soient moins actives sexuellement afin de favoriser leur propre reproduction.

Les résultats, publiés dans Current Biology, montrent que les drosophiles mâles transfèrent une protéine aux femelles par leur liquide séminal. Celle-ci a plusieurs conséquences : elle engendre un phénomène de stockage du sperme chez la femelle, accélère la ponte des oeufs, ou agit en tant "qu'anti-aphrodisiaque" rendant les femelles moins réceptives.

Selon l'étude, les mâles drosophiles utilisent ces protéines dans une sorte de "guerre chimique" en augmentant la quantité de molécules transférées quand d'autres mâles entrent en compétition. Les mâles rivaux ont alors du mal à trouver une partenaire sexuelle et ont moins de chance de se reproduire.

Le docteur Stuart Wigby, du département de zoologie de l'Institut Edward Grey de l'université d'Oxford, affirme que ces molécules chimiques sont les mêmes que celles trouvées chez d'autres animaux comme les arthropodes ou l'Homme. « Ainsi, cela nous donne une idée sur comment ont évolué les stratégies sexuelles entre mâles et femelles » ajoute-t-il.

Ces découvertes peuvent aussi aider les scientifiques à développer de nouvelles formes de gestion des insectes nuisibles grâce à un éventuel contrôle de leur mode de développement.

Le docteur Wigby explique : "Nos découvertes s'avèrent importantes pour contrôler les insectes nuisibles qui ravagent les cultures et apportent des maladies. En ce moment, nos mâles stériles utilisés pour contrôler les populations d'insectes nuisibles n'ont pas trop de succès pour rivaliser avec les autres mâles dans le jeu de l'accouplement. Les résultats de cette recherche suggèrent donc, pour nos futurs programmes de contrôle, de sélectionner des mâles sexuellement compétitifs".