Version française Pierre Sérisier

L'administration Obama a ouvert la voie à une régulation des émissions américaines de gaz à effet de serre, reconnaissant que la pollution responsable du réchauffement climatique constituait un danger pour la santé et le bien-être de l'humanité. Cette annonce faite par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a été accueillie avec satisfaction par les écologistes et les partisans de mesures écologiques au Congrès.

La Maison blanche a précisé que le président Barack Obama souhaite avancer sur ce terrain en empruntant la voie législative plutôt qu'une réglementation par décrets. Le Congrès envisage déjà de débattre d'une loi réduisant les émissions de dioxyde de carbone, l'un des six principaux gaz responsables de l'effet de serre.

Le document établi par l'EPA affirme que "les gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère menacent la santé et le bien-être publics des générations actuelles et à venir." "Les conclusions sont en accord avec la volonté du président Obama pour une économie limitant les émissions de carbone et ces conclusions bénéficient d'un fort soutien au Congrès favorable à une législation sur les énergies propres et sur le climat", a dit Lisa Jackson, responsable de l'EPA.

"Le président a clairement indiqué que sa préférence allait à l'adoption d'un texte général par le Congrès plutôt que d'aborder le défi du réchauffement climatique par voie administrative", a indiqué un responsable de la Maison blanche.

L'EPA affirme que les fortes concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère "étaient sans ambigüité le résultat des activités humaines, et que celles-ci étaient très probablement la cause de la hausse constatée des températures moyennes et d'autres changements climatiques."

L'an passé, les scientifiques de l'EPA avaient avancé des éléments montrant que les émissions de gaz à effet de serre avaient des conséquences sur la santé. L'administration de George W. Bush n'avait pris aucune mesure, craignant que des restrictions aient des conséquences négatives sur l'économie.

"Finalement, l'EPA a officiellement reconnu que la pollution au carbone conduisait à des vagues de chaleur meurtrières, qu'elle provoquait des ouragans, entraînait des pics de smog et présentait des menaces pour la santé humaine", a dit déclaré David Doniger du Conseil de la défense des ressources naturelles.

De son côté, le Syndicat national des fabricants a estimé qu'une régulation des émissions de gaz, suivant le Clean Air Act, allait faire "peser un fardeau supplémentaire sur une économie déjà mal en point, sans apporter d'améliorations en faveur de l'environnement".

"Cette proposition va coûter des emplois. C'est le plus mauvais moment pour proposer une réglementation qui va provoquer une hausse du coût de l'énergie sans véritable but," a estimé John Engler, président du syndicat.