L’obésité dans la jeunesse est associée à une réduction de la mobilité plus tard
Par Benje le lundi, avril 20 2009, 17:01 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article: Pierre-Alain RUBBO
Il est déjà connu qu’être obèse ou en surpoids entraîne des problèmes
de mobilité. Cependant, aucune étude n’avait pu montrer jusqu’à présent
les effets cumulatifs de l’obésité au cours de la vie d’un individu.
Pour cela les auteurs de l’article paru dans l’édition du 15 avril de American Journal of Epidemiology
ont étudié l’impact du surpoids ou de l’obésité chez des sujets à l’âge
de 25 ans, 50 ans et 70-79 ans sur la limitation de leur mobilité à
70-79 ans. Ils ont conclu qu’être en surpoids tôt dans sa vie augmente
les risques d’avoir une mobilité réduite plus tard même si ce surpoids
a été complètement perdu pendant plusieurs années. D’ailleurs, plus les
sujets sont obèses longtemps, plus grand est ce risque.
Les résultats ont été obtenus à partir de 2845 participants de 70-79
ans sans problèmes de déplacement au début de l’étude (1997-1998) pour
lesquels on a mesuré leur mobilité tous les 6 mois
pendant 7 ans. Une limitation de leur mobilité correspond en fait à la
difficulté de parcourir 0,4 km ou de monter 10 marches. Pour le poids, les auteurs ont utilisé l’indice de masse corporel (IMC) qui est le rapport entre le poids de l’individu en kilogrammes et sa taille en mètre élevée au carré.
Les hommes et les femmes obèses ou en surpoids (IMC de 25 ou plus)
entre 25 ans et 70-79 ans ont respectivement 1,6 et 3 fois plus de
risques d’avoir une mobilité réduite en comparaison des sujets avec un
poids normal toute leur vie. De plus, les hommes et les femmes obèses
(IMC supérieur à 30) à 50 ans mais pas à 70-79 ans ont respectivement
1,8 et 2,7 fois plus de risques d’avoir des problèmes de mobilité.
Cet effet cumulatif des risques de l’obésité sur la mobilité chez les
deux sexes sera probablement à l’origine d’une recrudescence des
incapacités physiques parmi les générations futures de personnes âgées.
Ces données suggèrent donc que la prévention de l’obésité chez les
jeunes est indispensable pour lutter contre la réduction de la mobilité
chez les personnes âgées.