Auteur de l'article: Pierre-Alain RUBBO

Christopher Boyce and Andrew Oswald de l’université de Warwick au Royaume-Uni ont réalisé un suivi entre 1991 et 2005 d’environ 1000 personnes qui ont obtenu une promotion professionnelle interne ou dans une autre entreprise suite à une mutation. Les auteurs ont émis l’hypothèse que l’amélioration du statut professionnel du salarié à travers la promotion avait des répercussions sur sa propre santé.

Comme on aurait pu s’y attendre, les chercheurs n’ont pas conclu à une évidence causale entre la promotion et une meilleure santé physique. Au contraire ils se sont rendus compte qu’à court terme à la suite d’une amélioration du statut professionnel, il apparaissait une diminution moyenne de 10% en ce qui concerne la santé mentale de ces personnes. Cette mesure a été réalisée grâce au "General Health Questionnaire (GHQ)" utilisé dans le domaine médical et psychiatrique pour évaluer l’état mental des patients. Elle est calculée sur une échelle de 1 à 36 en se basant sur les réponses à 12 questions traitant de la capacité des individus à surpasser leurs problèmes, à prendre des responsabilités, à dormir, à se concentrer ou à ressentir des sentiments liés à la dépression.

De plus, les auteurs ont montré que les visites annuelles chez le médecin diminuait de 20% chez ceux recevant cette promotion. Cette réduction ne serait pas la cause de la détérioration de l’état de santé mentale observée mais serait principalement la conséquence d’une augmentation du stress chez ces individus qui aurait simplement moins de temps pour prendre soin de leur santé et donc de se rendre chez le médecin. Selon les auteurs il apparait alors qu’obtenir une promotion n’est pas aussi bénéfique que ce que la majorité des salariés peuvent penser.