Si la fibromyalgie était considérée il y a encore quelques années comme une dépression masquée entraînant douleurs, troubles du sommeil, fatigue, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les études menées récemment permettent de mieux comprendre les causes de ce syndrome qui concerne environ 2% de la population en Europe et 8 femmes pour 2 hommes. "L'origine connue est probablement le stress", indique le Pr Chérin du groupement hospitalier Pitié-Salpêtrière à Paris.

Un stress très intense ou un stress prolongé d'ordre professionnel par exemple vont entraîner un dérèglement de la production de neuromédiateurs et perturber les fonctions cérébrales. Or on sait que la sérotonine, un de ces neurotransmetteurs qui circulent d'une cellule nerveuse à l'autre pour donner des ordres, agit sur le sommeil et la perception de la douleur.

Ces travaux aident désormais à mieux prendre en charge cette maladie qui demande encore cependant à être diagnostiquée plus tôt et davantage reconnue. La fibromyalgie doit être évoquée en cas de douleurs musculo-squelettiques diffuses associées à une fatigue tenace et des troubles du sommeil. Le traitement reposera sur la prescription de médicaments (antidépresseurs qui permettent justement de réguler la production de sérotonine et de noradrénaline) mais pas seulement. On va aussi intervenir pour aider le patient à mieux gérer son stress et l'inciter à reprendre progressivement une activité physique. "Il n'existe pas de pilule miracle, la prise en charge est multifactorielle", insiste le Pr Chérin.