L'égalité des sexes n'est pas biologique
Par Benje le dimanche, mai 17 2009, 19:33 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Communiqué de presse de l’Université McGill
Des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill de Montréal
prouvent que les œstrogènes rendent le système immunitaire inné des
femmes plus puissant que celui des hommes.
Les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la biologie: la
dernière étude de la Dr Maya Saleh, de l'Institut de recherche du
Centre universitaire de santé McGill et de l'Univertsité
McGill, démontre que les femmes jouissent d'un système immunitaire plus
puissant que les hommes. En effet, la production féminine d'œstrogènes
aurait un effet positif sur la réponse inflammatoire innée contre les batéries pathogènes. Ces résultats surprenants seront publiés dans Proceedings Of the National Academy Of Sciences.
Plus précisément: les œstrogènes produits naturellement par les femmes
pourraient bloquer la sécrétion d'une enzyme: la Caspase-12 qui bloque
le processus inflammatoire. Ainsi la présence d'œstrogènes aurait un
effet positif sur l'immunité innée qui représente la première défense
du corps contre les organismes pathogènes. " Ces résultats prouvent
donc que la réponse inflammatoire innée chez les femmes est une plus
puissante que chez les hommes, " selon le Dr Saleh.
Cette étude a été réalisée sur des souris dont le gène de la Caspase-12
avait été inactivé, c'est à dire des souris extrêmement résistantes aux
infections. Le gène humain de la Caspase-12 a été implanté dans
certaines d'entre elles, mâles et femelles.... or seuls les mâles sont
devenus plus sensibles aux infections. " Nous avons été très étonnés
par ce résultat, et nous avons déterminé que l'œstrogène produit par
les souris femelles bloquait l'actions du gène humain de la Caspase-12
implanté ", explique le Dr Saleh. " Nous avons pu également montrer sur
quelle partie du gène se fixe l'œstrogène pour le bloquer, ce qui
plaide en faveur d'une action directe. "
Puisque ces expériences ont été faites avec un gène humain, les
chercheurs considèrent que ces résultats sont aussi applicables aux
hommes. Cette caractéristique du système immunitaire inné féminin
aurait pu se développer au cours de l'évolution pour mieux protéger les
individus qui assurent la reproduction.
L'effet positif des œstrogènes naturels sur notre résistance aux
infections se vérifie également avec des hormones de synthèse comme le
17-bêta-œstradiol. Cette conclusion ouvre peut-être la voie à de
nouvelles applications thérapeutiques pour renforcer le système
immunitaire. Une question demeure néanmoins: les hommes accepteront-ils
de prendre une hormone exclusivement féminine pour se soigner?