Une clé de plus dans la lutte contre les cancers
Par Benje le mardi, mai 26 2009, 09:18 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: CNRS
Il y a dans l'organisme une myriade de petites molécules dont le rôle – réguler l'activité
des cellules – est primordial. Appelées kinases, elles sont notamment
impliquées dans la multiplication cellulaire. Alors quand elles
déraillent, les conséquences peuvent être désastreuses, avec par
exemple l'apparition de cancers.
Une équipe de l'Institut européen de chimie et biologie (IECB), à
Bordeaux, en collaboration avec des chercheurs britanniques, s'est
intéressée à leur mode de fonctionnement et en révèle aujourd'hui
l'extrême complexité.
Plus précisément, les chercheurs se sont focalisés sur la kinase pKB,
connue pour son implication dans de nombreux cancers. Après plus de
deux ans de travaux, ils ont réussi à disséquer toutes les étapes de
son processus d'activation.
"Il y a quatre niveaux de sécurité à franchir dans
un ordre précis pour arriver à l'activation ou à la désactivation
définitive de la kinase", explique Michel Laguerre, de l'IECB. Un tel
mécanisme est en quelque sorte un système de sécurité naturel visant à
limiter une activation ou une désactivation intempestive, à l'origine
des processus classiques de cancérisation. Mais il y a aussi un revers
à la médaille. Car le dysfonctionnement d'un seul niveau de sécurité
peut parfois, lui aussi, entraîner un cancer. Et selon l'étape à
laquelle intervient la dérégulation, un type de cancer particulier se
développera.
Grâce à cette découverte, les chercheurs espèrent ouvrir le champ à une
thérapeutique "microciblée" qui pourra intervenir sur l'une des étapes
clés selon la kinase impliquée, et selon la pathologie. En effet, les
traitements actuels ne ciblent pas spécifiquement la fautive et ils ont
tendance à perturber d'autres kinases qui, elles, fonctionnent
normalement. Mais Michel Laguerre tempère: "Il s'agit certes d'une
avancée, mais nous avons mis deux années à comprendre le fonctionnement
d'une seule kinase. Or, il en reste encore 517 à étudier !" Un travail
de longue haleine les attend donc.