Chaque année, les catastrophes liées au réchauffement climatique font 300.000 morts et représentent une perte économique de 125 milliards de dollars (88,55 milliards d'euros), notamment pour l'agriculture, a annoncé vendredi un groupe d'étude dirigé par l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.

Le Forum mondial humanitaire (GHF) estime également que 325 millions de personnes sont gravement affectées par le changement climatique. Et ce chiffre devrait doubler d'ici 2030 en raison d'un nombre accru de personnes frappées par des catastrophes naturelles ou une dégradation de leur environnement liées au réchauffement, précise l'organisme.

"Le changement climatique est une crise humaine silencieuse", souligne Kofi Annan dans un communiqué. "C'est pourtant le plus grand défi humanitaire émergent de notre temps."

Le rapport suggère que la hausse du niveau de la mer, la désertification et le changement des régimes de précipitations réduisent l'accès de nombreuses personnes à une eau potable sûre et à la nourriture. Ce qui aggrave le problème des diarrhées, du paludisme et de la malnutrition.

Selon le rapport, 99% des personnes qui meurent de causes liées au changement climatique vivent dans les pays en développement, alors que ceux-ci génèrent moins de 1% du total des émissions des gaz à effet de serre (GES).

Le rapport du GHF a utilisé des données existantes sur les catastrophes liées au climat, les tendances démographiques et les prévisions économiques pour tirer ses conclusions. Sa publication intervient avant la tenue la semaine prochaine de négociations à Bonn, en Allemagne, dans l'optique du sommet sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre et doit aboutir à la conclusion d'un nouvel accord international sur la réduction des émissions de GES pour succéder au protocole de Kyoto.

Par ailleurs, l'Union européenne a annoncé que les émissions de GES de ses 15 pays membres les plus anciens ont baissé pour la troisième année consécutive en 2007. Le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas a précisé vendredi que les émissions dans l'UE-15 ont baissé de 1,6% en 2007 par rapport à leurs niveaux de 2006.

Cette baisse est essentiellement due à une moindre consommation de pétrole, de gaz et d'autres énergies fossiles, selon l'Agence européenne pour l'environnement (AEE). Un temps plus chaud et une hausse des prix du carburant ont également contribué à la tendance, qui a été principalement observée chez les particuliers. Selon l'AEE, l'UE-15 enregistre désormais une baisse de 5% de ses émissions par rapport aux niveaux de 1990.

M. Dimas a affirmé vendredi que l'UE respecterait son engagement pris en vertu du protocole de Kyoto à réduire d'ici 2012 ses émissions de GES de 8% par rapport à 1990. "Nous allons atteindre les objectifs, cela ne fait pas de doute", a-t-il assuré à la presse.

Reste que dans sept pays,- Espagne, Autriche, Grèce, Irlande, Portugal, Finlande et Italie- les émissions de dioxyde de carbone restent au-dessus de leurs niveaux de 1990, selon les dernières statistiques. L'Espagne a ainsi accru ses émissions d'un peu plus de 50% par rapport à cette date, le Portugal de 38% et la Grèce de 25%. Ces hausses sont toutefois largement compensées par les baisses continues enregistrées dans des pays comme l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne.

L'UE comptait encore 15 pays, au lieu de 27 aujourd'hui, lorsqu'elle a rejoint le protocole de Kyoto en 1997. AP