Identification d’un mécanisme participant à la propagation du VIH-1
Par Benje le samedi, juin 13 2009, 18:18 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université McGill de Montréal
Des chercheurs canadiens pourraient avoir identifié une faille dans l'armure du virus d'immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1), responsable du sida. Ils ont identifié le mécanisme cellulaire clé auquel a recours le VIH-1 pour pirater la cellule humaine à son avantage. L'étude, réalisée par des scientifiques de l'Université McGill et de l'Institut Lady Davis pour la recherche médicale de l'Hôpital général juif de Montréal, en collaboration avec des chercheurs de l'Université du Manitoba et de l'Université de la Colombie-Britannique, a été publiée en mai par le Journal of Biological Chemistry.
Une fois qu'une cellule est infectée par le VIH-1, l'activation du gène du virus produit une importante molécule d'acide
ribonucléique (ou ARN) du VIH-1 connue sous le nom d'ARN génomique.
Cette molécule est ensuite transportée du noyau de la cellule vers la surface intérieure de la membrane du plasma.
L'ARN génomique peut produire à la fois des protéines structurelles et
des enzymes, mais une fois qu'il arrive à la membrane du plasma, il
peut aussi s'assembler pour former de nouvelles copies du virus qui
émergent de la cellule. Le Dr Andrew J. Mouland et ses collègues ont
découvert comment l'ARN génomique est transporté, ou détourné, à partir
du noyau jusqu'à la membrane du plasma.
"Il y a une autoroute à l'intérieur de la cellule humaine", a expliqué le Dr Mouland, professeur agrégé aux départements de médecine et de microbiologie et immunologie de l'Université McGill et directeur du Laboratoire de
détournement de l'ARN du VIH-1 à l'Institut Lady Davis. "Quand vous
vous rendez à Toronto en automobile,
vous effectuez, en quelque sorte, le "trafic" des objets dans votre
coffre. De la même manière, ce que nous avons démontré est que le VIH-1
réquisitionne le mécanisme endosomique de la cellule hôte pour
transporter ses protéines structurelles et l'ARN génomique. Imaginez
qu'il saute sur un véhicule en marche
et lui fasse prendre la direction qu'il veut. Ce détournement peut se
produire très rapidement dans les cellules. C'est donc ainsi que ces
composantes clés du VIH-1 se rendent si efficacement à la membrane du
plasma, là où le virus peut commencer à se former.
"L'ARN génomique joue un rôle décisif, car s'il n'est pas détourné au
bon endroit sur la membrane du plasma, le virus ne sera pas
infectieux", a-t-il expliqué.
Le Dr Mouland a qualifié cette découverte de très prometteuse. En
comprenant désormais un peu plus comment le VIH-1 réquisitionne le
mécanisme de transport de la cellule, les chercheurs peuvent espérer
commencer à élaborer des stratégies pour en bloquer le processus.