Des femelles peu fidèles mystifient les chercheurs
Par Benje le dimanche, juin 28 2009, 08:54 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Science, AAAS & EurekAlert
Une nouvelle recherche sur les bruches, petits
coléoptères dont les larves vivent dans certaines graines ou fruits,
remet en cause l'explication privilégiée au fait que chez beaucoup
d'animaux les femelles s'accouplent avec plusieurs mâles malgré la
dépense de temps et d'énergie que cela leur occasionne.
Trine Bilde, de l'Université d'Uppsala, et ses collègues en Suède et au
Danemark ont testé l'hypothèse qu'un comportement peu fidèle de la
femelle pouvait l'aider à produire une descendance génétiquement
adaptée, avec l'idée que le spermatozoïde qui réussira à fertiliser
l'ovule aura tendance à provenir d'un mâle ayant aussi de "bons" gènes.
Cet effet peut être dû aux meilleures performances du spermatozoïde
lui-même ou à un accès préférentiel à l'ovule que pourrait lui offrir
la femelle.
Les chercheurs ont trouvé avec surprise que lorsque les bruches
femelles s'accouplaient avec deux mâles, celui de "moindre qualité"
avait plus de descendance que l'autre (la "qualité" étant mesurée par
le nombre de descendants produit au cours d'un seul accouplement).
Cette découverte suggère que la contribution génétique du père n'est
pas visée dans le comportement peu fidèle de la femelle. Ce dernier
pourrait peut-être mettre en jeu un conflit entre des allèles
"sexuellement antagonistes" qui seraient profitables à un sexe mais
défavorables pour l'autre.