États-Unis - Les associations écologistes Greenpeace et Friends of the Earth Europe ont publié mercredi une étude dénonçant de "sérieuses erreurs et omissions" dans l'avis favorable rendu par l'autorité européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) au sujet du maïs OGM MON810 interdit dans six pays européens.

"Le MON810 est sans risque pour la santé humaine et animale et ne constitue pas une menace pour l'environnement si des mesures appropriées sont prises pour éviter une contamination des lépidoptères (papillons)" avait assuré l'EFSA en juin dernier. Un avis favorable au renouvellement de l'autorisation de la culture du maïs MON810 qui souffre de "sérieuses erreurs et omissions" selon les associations Greenpeace et Friends of the Earth Europe.

Dans un communiqué commun destiné à la Commission européenne et aux gouvernements européens, les deux associations affirment que l'EFSA a "ignoré ou minimisé des recherches démontrant que l'insecticide développé dans le MON810 pourrait être une menace pour les papillons et d'autres insectes". Ils accusent l'Agence de sécurité des aliments d'avoir "utilisé des recherches menées sur une tout autre variété de maïs OGM pour déclarer le MON810 sans risque pour la santé".

La culture du MON810 est interdite dans six pays européens (France, Allemagne, Grèce, Autriche, Hongrie et Luxembourg) au nom du principe de précaution. La France a rejeté l'avis de l'EFSA rendu le 30 juin dernier, les révisions de la méthodologie mise en œuvre par l'Agence n'ayant pas encore abouti.

La France a en effet exigé que l'EFSA révise sa méthodologie, jugeant peu approprié que ses études soient basées sur les recherches réalisées par les firmes productrices.

"L'EFSA souffre d'un sérieux manque d'expertise scientifique ou alors elle joue un jeu politique très risqué avec notre santé et avec l'environnement" estime Adrian Bebb de Friends of the Earth tandis qu'une experte de Greenpeace, Marta Vétier recommande à la Commission Européenne de "rejeter l'avis de l'EFSA, d'interdire la culture du MON810 et de rechercher un autre organisme qui soit capable à délivrer des avis non biaisés et fondés sur la science".